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Processus d’adoucissement de l’eau

Un aperçu des différents procédés d’adoucissement de l’eau et de leurs avantages et inconvénients.

La dureté totale de l’eau n’est pas importante pour les plantes. Le facteur décisif est la proportion de la dureté carbonatée, c’est-à-dire la proportion de calcium présente sous forme de bicarbonate de sodium (HCO3-). L’adoucissement peut être approprié en fonction du système de fertilisation et du niveau de dureté carbonatée. L’eau calcaire augmente la valeur du pH et favorise la chlorose - les plantes ne peuvent plus absorber certains oligo-éléments, ou seulement avec difficulté.

Le bicarbonate de sodium se forme en dissolvant du calcaire ou d’autres sources de chaux dans de l’eau gazéifiée. Des procédés coûteux comme l’adoucissement avec des échangeurs d’ions ou des usines de dessalement complètes permettent d’éliminer les sels, mais aussi le calcium, qui est important pour la nutrition des plantes.

L’ébullition élimine le gaz carbonique de l’eau et le reste du bicarbonate de sodium est précipité à nouveau sous forme de chaux. C’est pourquoi la dureté carbonatée est parfois aussi appelée dureté temporaire.

 

Adoucissement par ébullition

Adoucissement avec acide (ex. acide phosphorique)

Des taches sur les feuilles en raison de la dureté de l’eau ?

On soupçonne évidemment que les taches foliaires sont dues aux précipitations de chaux. Cependant, elles sont probablement aussi formées par la cristallisation du calcium avec l’acide oxalique comme produit de réaction de la feuille lorsque l’eau s’évapore lentement. Les fines pellicules d’eau et le séchage rapide entraînent moins de taches foliaires gênantes. Lors de précipitation sur les goutteurs, en revanche, il s’agit de calcaire, dont l’origine est la dureté carbonatée.

Dessalement complet

Dans les régions où l’eau est salée, un dessalement complet est nécessaire. En Allemagne et en Suisse, cependant, la qualité de l’eau du robinet est si bonne que cela n’est pas nécessaire.

Dans les procédés d’adoucissement « à base d’échangeur », que l’on trouve souvent dans les installations des grands bâtiments, il faut veiller à ce que le calcium ne soit pas remplacé par un élément indésirable comme le sodium. C’est important pour la culture hydroponique dans des bâtiments avec installations adoucissantes.

Adoucissement avec des additifs

Une méthode relativement simple pour éliminer la dureté carbonatée de manière contrôlée jusqu’à un minimum souhaité consiste à la convertir en dureté non carbonatée par l’ajout d’acide. Différents acides sont utilisés à cette fin :

  • Dans la pratique de production actuelle, l’acide nitrique, qui sert également d’apport en nutriments (voir le chapitre sur l’apport en nutriments), occupe la première place.
  • L’adoucissement à l’acide phosphorique atteint rapidement ses limites en raison de l’apport de P. Un adoucissement à 6° fH donne déjà une concentration de P pour les cultures ayant un besoin élevé en phosphore (40 mg de solution nutritive P/I).
  • L’utilisation de l’acide sulfurique peut être bénéfique dans certains cas. Au cours de la conversion, il se forme du sulfate de calcium (gypse) qui reste dissous dans la solution nutritive en quantité formée, mais dont le pH est neutre. Des études ont montré que la teneur en sel émanant du gypse n’entraîne aucun inconvénient pour la plante. Les taches foliaires et les dépôts de calcaire sont largement absents.
  • L’adoucissement à l’acide oxalique ou à l’oxalate d’ammonium nécessite des bassins de décantation et des durées de décantation de deux à trois heures. Il ne convient donc qu’à un très petit nombre d’exploitations, mais il présente l’avantage d’éliminer le calcium à un niveau souhaité et donc de ne pas provoquer de taches ou de dépôts de calcaire.

Optimal : adoucissement à l’azote ammoniacal

Un moyen simple et sûr de lutter contre la dureté carbonatée sans acidification est d’utiliser l’azote ammoniacal.

Lorsque l’azote ammoniacal est converti dans la plante ou par des micro-organismes, des ions H + sont produits, ce qui entraîne une réduction du pH. En moyenne, un H par molécule d’ammonium est libéré, ce qui a le même effet acide qu’une molécule d’acide nitrique. La plante est également stimulée pour libérer des sécrétions chélatantes, ce qui améliore l’absorption des oligo-éléments.

Cette méthode convient aux substrats dont le pH est supérieur à 5,5 (voir tableau ci-dessous). À des valeurs inférieures, aucune réduction supplémentaire du pH n’est généralement souhaitée ; en outre, le nitrite qui endommage les racines peut s’accumuler.

Adoucir l’eau au moyen de champs magnétiques

En appliquant des champs magnétiques, la cristallisation de la chaux est influencée. Cette procédure est appliquée avec succès dans la pratique. Elle ne modifie pas la dureté de l’eau elle-même, mais la forme des précipitations, de sorte que les dépôts de calcaire sont considérablement réduits. Toutefois, l’efficacité de ces équipements pour l’utilisation prévue doit être vérifiée en pratique avant l’achat. Il faut notamment veiller à ce que les taches foliaires, les dépôts sur les goutteurs et l’augmentation de la valeur du pH dans le substrat soient réellement évités.

Des procédés d’adoucissement moins adaptés

En principe, la réduction de la dureté carbonatée peut également être obtenue avec des acides plus faibles à base organique, par exemple avec l’acide formique ou citrique. Cela ne convient pas pour un certain nombre de raisons :

  • L’ajout de composés organiques augmente la teneur en carbone de la solution.
  • En solution, les composés sont dégradés relativement rapidement, en consommant de l’oxygène. Cette raréfaction de O2 peut avoir un effet défavorable sur l’activité des racines. En moyenne, la solution nutritive doit avoir une teneur en oxygène supérieure à 6 mg/l.

Conseils pour l’adoucissement de l’eau

  • Adoucissement non inférieur à 10° fH.
  • La dureté carbonatée ne doit pas descendre en dessous d’une dureté résiduelle de 10° fH (5° dH).
  • La valeur du pH de l’eau détartrée doit être supérieure à 5,5. Sinon, il y a un risque de baisse du pH.
  • Si l’eau est adoucie jusqu’à 10° fH, il faut alors ajouter un engrais à base de nitrate, car le pouvoir tampon de l’eau n’absorbe plus l’effet acidifiant de l’azote ammoniacal.
  • Attention à la manipulation ! En cas d’utilisation d’acides puissants, équipement de protection (lunettes de protection, etc.) requis. Respectez les règles légales de stockage.

Processus spécial pour les hortensias bleus

Dans le cas des hortensias, il est possible d’inclure l’aluminium nécessaire à la coloration bleue sous forme de sulfate d’aluminium (9,1 % Al) directement lors de l’adoucissement. Ce procédé n’est toutefois adapté que pour les hortensias. Il faut ajouter environ 60 g de sulfate d’aluminium par mètre cube d’eau d’arrosage pour 1° fH. Ici, la dureté peut être adoucie jusqu’à 0 degré. Pour une eau à 20° fH, cela donne une concentration de 0,12 %.

Ajout en nutriments par l’adoucissement

Aperçu de l’apport en nutriments lors de l’utilisation des différents adoucisseurs d’eau.